Le terme empathie a été utilisé pour la première fois en 1873 par le philosophe allemand Robert Vischer.
Du point de vue neurobiologique, l’empathie est rendue possible grâce aux neurones miroirs dont chaque être humain dispose. Ils expliquent tout d’abord les phénomènes de mimétisme : un bébé qui regarde une personne approcher une cuillère de sa bouche et l’ouvrir, ouvre la sienne à son tour. Ils vont permettre l’apprentissage par mimétisme.
Dans la société comme dans le monde du travail, l’empathie donne lieu à des croyances ou des malentendus. En effet, l’inconscient collectif la confond souvent avec :
- la compassion – où l’on « souffre avec l’autre », ce qui nous pousse à vouloir agir pour atténuer voire faire disparaître cette souffrance et ses causes ;
- la sympathie, qui induit un partage du vécu émotionnel basé sur un lien affectif.
Les croyances véhiculées dans l’entreprise contribuent également à brouiller sa représentation. L’empathie et les émotions y ont longtemps été vécues comme des signes de vulnérabilité, la compétition entre collaborateurs y étant érigée en mode de performance. Mais l’évolution des modes d’organisation du travail change la donne avec le développement du travail collaboratif et la multiplication des projets transverses, donnant aujourd’hui à l’empathie sa véritable place et importance.
Développer son empathie, c’est s’ouvrir au monde !
L’Intelligence émotionnelle (IE) est la capacité de pouvoir puiser dans ses émotions, de gérer efficacement nos propres émotions ainsi que celles des autres. Cette intelligence comprend plusieurs facteurs comme la conscience de soi, des autres, l’écoute de soi et des autres, et l’empathie, formant ainsi, lorsqu’elle est travaillée, le Quotient Emotionnel (QE).
L’empathie est une partie intégrante, un facteur déterminant, de l’intelligence émotionnelle.
Il est important de faire la différence entre l’empathie qui se situe au niveau de l’émotionnel, et la sympathie qui se situe au niveau du mental.
La sympathie signifie “ressentir avec”. On fait un avec l’objet observé et on partage ses pensées et sentiments. Il y a fusion, et parfois perte de résonnement.
L’empathie signifie “ressentir en dedans”. On partage le point de vue d’autrui, pour observer ses pensées et sentiments, sans pour autant les vivres soi-même. Il y a une recherche de compréhension et conscience.
Afin de développer une empathie respectueuse et durable, il convient de moduler certaines facettes de soi, qui vont agir comme un miroir de nous-même sur l’autre.
Un reflet de l’autre avec lequel nous allons pouvoir construire une relation sincère.
Cette capacité n’est pas forcément innée, et ne concerne pas forcément tout le monde : « Certains d’entre nous sont naturellement empathiques, d’autres moins, voire pas du tout ». Ce qui ne signifie pas pour autant qu’on ne puisse pas la développer.
Les 5 piliers de l’empathie :
- L’estime de soi
Avant d’aimer les autres, il faut savoir s’aimer soi-même. En travaillant sa conscience de soi, on apprend à mieux se connaître, et surtout mieux s’aimer. Se comprendre et s’accepter soi-même est le premier pas pour mieux orienter sa pensée, et ainsi mieux comprendre les autres. - La curiosité
Être empathique suppose de s’intéresser aux autres. Mais surtout, de porter un intérêt réel, et non superficiel. Posez des questions aux personnes qui vous entourent, interrogez-les sur leurs sentiments, sans forcément tenter de trouver des solutions en permanence. Et vous questionner sur ce qui en vous à chaque émotion forte ou sentiment puissant. Plus je serais conscient de ce qui m’affecte ou génère en moi des émotions, et plus je serais capable de développer mon QE par la conscience de l’instant et de la source de mes réactions. - L’écoute et l’observation
C’est la suite logique de la curiosité. Poser des questions, c’est bien. Écouter les réponses, c’est encore mieux. Cela vous permettra de trouver une logique dans la façon dont fonctionne autrui, de comparer les différents types de réactions face à diverses situations. L’important est de savoir faire un STOP, Se Taire, et Observer Patiemment ! De se taire et d’observer ce qui se passe en moi, et quel message je dois retirer de la situation. - L’ouverture d’esprit
Toujours avoir l’esprit flexible, ouvert, et ne pas mettre des barrières qui vont vous empêcher de penser librement. Et cela passe par beaucoup d’acceptation et de détachement. Plus je me sens affecté, et plus je m’infecte. En faire sans cesse une affaire personnelle ne donne que de piètres résultats. - Exprimer ses émotions
Beaucoup de gens se trompe sur la signification de ces mots, c’est pourquoi tant de couples se séparent, ou que beaucoup de burn out se produisent, juste à cause d’erreurs dans l’expression d’émotions. En effet, exprimez vos émotions ne veut pas du tout dire être désagréable, stressé, ou déconsidéré avec les autres. Il s’agit de les exprimer de manière constructive, en abordant le sujet ou la situation avec conscience, assertivité et intégrité. Dire ce que l’on ressent, en y associant aucune négativité, mais également comprendre et identifier l’émotion de l’autre, afin d’être certain qu’il soit à notre écoute et qu’il se sente avant tout autre chose compris. Une personne qui se sent comprise, sera une personne qui ne mettra plus de barrière émotionnelle et comportementale.
« L’empathie consiste à trouver des échos d’une autre personne en vous-même. » Mohsin Hamid